11.1.24 Comment travailler la notion de contexte, sans laquelle aucune quête d'info ou d'autonomie ne fait vraiment sens?
Pour aider vos enfants, vos proches, vous-même (qui sait?) à développer l'autonomie, l'argument bateau: il faut s'informer aux sources les plus variées et établir une synthèse intelligente. C'est la base des bases.
Pour arriver à cette souveraineté que j'estime indispensable aujourd'hui, il convient aussi de travailler la notion de contexte, sans laquelle aucune quête d'info ne fait vraiment sens. Que ce soit au sujet du corona et du vaccin ou au sujet de la nutri. J'illustre ici en cuisine, mais le sujet touche tous les plans de notre réel.
Cela paraît évident, et pourtant! Combien de conseils nutritionnels standards suivons-nous par automatisme sans penser :
* primo que nous ne partageons pas la même biochimie que notre voisin
* secundo qu'en hiver on ne mange pas comme en été
* tertio qu'en cas de faiblesse momentanée, nos exigences nutritionnelles sont démultipliées
etc etc.
Aujourd'hui, je décline la notion de contexte sur un thème très chaud en nutri: celui des fritures.
Je tiens le titre "Frira bien qui frira le dernier" de Victor Hugo, excusez du peu!
Je publie fin de semaine ce chapitre entier en téléchargement libre. Sous la forme d'une annexe digitale de 20 pages, qui reprend un chapitre de la première édition de mon topo "Pour qui sonne le gras?" - chapitre sucré pour je ne sais plus quelle raison, et je ne veux pas le savoir.
"Les fritures sont toxiques, en alimentation saine on ne frit pas" (pas besoin de le préciser, on ne rit pas beaucoup non plus).
A quoi je réponds: je n'en suis pas si sûre, tout dépend du contexte.
En quelle saison mangez-vous des frites? A quelle fréquence consommez-vous des fritures?
En préparez-vous pour des ados en super bonne santé ou pour vous-même, fragilisé du foie?
Réalisez-vous les fritures à la maison?
Cuisez-vous les pommes de terre à l'instant? Ou faites-vous frire des frites surgelées?
Quelle graisse de friture utilisez-vous?
Comment gérez-vous la graisse de friture (nettoyage)?
Prenons mon exemple, qui est à ce jour ce que je connais le mieux (ou "de mieux"?). Non seulement j'adore les fritures, au même titre que le chocolat, mais les frites me nourrissent vraiment, pour de longues heures et me requinquent. A l'inverse du chocolat, qui amorce des envies de grignotage et n'a rien nourri en moi que le désir des papilles.
Pas étonnant que je trouve tous les prétextes à justifier les frites.
Pour comprendre ces choix, il faut être un peu pointu en nutrition. C'est dans l'annexe digitale que je justifie tout ce que j'expose ici, qui est bien documenté.
1. J'utilise des graisses de friture irréprochables, qui n'ont pas de déchets intrinsèques (en ce compris les additifs), qui ont un point de fumée élevé et qui supportent les cuissons multiples (ce qui, n'en déplaise à la comm' classique n'est pas l'huile d'olive). C'est la base si l'on veut accepter des fritures dans un plan de "nourritures vraies".
2. Je nettoye les résidus de friture à chaque utilisation: je filtre et j'élimine les craquouillons, ceux qui rendront le bain toxique à la prochaine cuisson. Je ne connais PERSONNE d'autre qui procède ainsi. Je comprends que c'est casse-pieds, mais quand on aime on ne compte pas. Et quand on a compris la toxicité de l'acrymalide aussi, d'ailleurs.
3. Je change la graisse de friture toutes les 6 à 8 utilisations. J'aimerais qu'on fasse pareil dans les fastfoods! Quand je passe à côté, j'ai des hauts le coeur à sentir l'odeur de ces graisses rances, cuites et surcuites.
4. Je taille mes propres pommes de terre. En effet, la pomme de terre a ceci de particulier que, dès qu'elle est cuite puis refroidie, ses amidons se transforment en amidons résistants, que l'intestin un peu fragile ne peut métaboliser. Je ne réchauffe quasi jamais de pommes de terre, chez nous, vu ma fragilité intrinsèque. Cela n'exclut pas qu'on utilise parfois des frites surgelées, en dépannage.
5. Dans mes huiles bio, je ne fris que des patates bio, bien sûr. Je ne rajoute pas des résidus, fussent-ils garantis sans danger par les autorités (entendez-moi pouffer).
6. C'est surtout en hiver que j'aime les frites. En été, je n'y pense même pas.
7. J'en consomme deux, maximum trois fois par semaine.
Je m'étais donné sept clefs pour illustrer la notion contexte, je viens de les énumérer. Qui peut encore dire "les frites sont toxiques" dans l'absolu? Cela n'a aucun sens.
En outre - et là aucune documentation pour soutenir l'hypothèse que je tiens du tout grand Raymond Peat (USA) - certains profils arrivent à métaboliser les très faibles doses de protéines que contiennent les patates.
C'est mon cas. Je suis arrivée (enfin!) à un tel stade d'écoute de soi que je peux rapidement dire si j'ai mangé trop peu protéiné au repas précédent. Dès que celui-ci comprend des pommes de terre, par exemple, me voilà comblée.
Et c'est ainsi que, souveraine de mes choix et de mon propre corps, j'accepte les frites dans une alimentation par ailleurs qualifiée de "saine". Le premier pas de l'autonomie peut être vers l'assiette.
NB Après la publication sur fb - ma page privée, il était amusant de suivre les commentaires d'une internaute en particulier (si convaincue qu'elle a répété deux fois son commentaire): comment pouvez-vous manger tant de frites, cela ressemble à un manque de diversification alimentaire? Non seulement il s'agit de 2 repas sur 21 d'une semaine exempte de toute cochonnerie industrielle, mais j'ai cité une dizaine de facteurs de contexte et insisté sur les choix autonomes, en conscience. J'ai même terminé le billet par a répétition de ce mantra. La phrase de conclusion insiste toujours sur l'essentiel de ce qui précède.
Ah ce sera dur de faire passer un esprit de libertaire en cuisine: fais ce que tu veux tant que tu n'empiètes pas sur le territoire de l'autre. Je ne force pas cette dame à même ne manger qu'une frite, voyons.